vendredi 2 décembre 2011

Si Dieu est bon, pourquoi la souffrance ?

Salut tout le monde !

Cette semaine, j'ai assisté à trois excellentes conférences sur le campus de Strasbourg, avec pour orateurs David Brown, Secrétaire Général des Groupes Bibliques Universitaires en France, et Emmanuel Maennlein, pasteur et évangéliste itinérant dans toute la Francophonie, sur des thèmes choisis par les étudiants strasbourgeois eux-mêmes par l'intermédiaire de plus de 200 sondages (voir article précédent). Et accessoirement, 2 des 3 soirées ont été animées par mon colocataire, David, pour qui cela représentait une excellente préparation à son futur métier de journaliste.
Le thème de la dernière des trois soirées : Pourquoi tant de souffrance dans le monde ? Pourquoi un Dieu bon, qui aime l'humanité, permet-il sa souffrance et l'injustice ? C'est sans doute LA question la plus souvent posée quand on aborde aujourd'hui le thème de la foi chrétienne : la souffrance est l'argument avancé par d'innombrables penseurs athées comme preuve ultime de la non-existence de Dieu, et elle représente pour beaucoup de personnes en quête d'un sens à leur vie un obstacle insurmontable. Ça fait longtemps déjà que j'avais envie d'écrire un article sur ce thème alors je profite de l'occasion du Dialogue Véritas pour le faire.

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Nous sommes tous d'une façon ou d'une à la souffrance. La souffrance est injuste, elle nous révolte. Et Dieu dans tout ça ? Il paraît qu'il nous aime... ben, heureusement, qu'est-ce que ce serait s'il nous aimait pas ?! Comment un Dieu d'amour peut-il permettre que ses créatures souffrent, surtout s'ils sont innocents et victimes d'injustices contre lesquelles ils ne peuvent rien ? Et même, comme le suggèrent certains philosophes athées : si Dieu est Tout-Puissant, donc que rien n'arrive contre sa volonté, n'a-t-il pas la responsabilité morale de toute la souffrance de l'humanité ?
Lorsque dans des discussions entre étudiants je suis confronté à la question de la souffrance, c'est toujours délicat pour moi d'y répondre. En effet, on ne répondra pas de la même manière à la question : Si Dieu existe, pourquoi la souffrance ? si elle est posée de manière purement théorique, que si elle est posée par l'homme qui vient d'apprendre qu'il a un cancer en phase terminale, par quelqu'un qui vient de perdre sa famille dans un acciden
t de voiture ou par la jeune fille violée au cours d'une soirée arrosée. Dans le premier cas, la discussion pourra rester philosophique et intellectuelle, dans le deuxième je devrai faire preuve de tact et de compassion. Mais dans tous les cas, je commencerais par dire une chose : la souffrance n'a jamais fait partie du plan de Dieu pour les hommes.

Qu'en était-il au commencement ?
D'après la Bible, la souffrance n'existait pas dans le monde tel qu'il a été créé. Dans le récit de la Création dans la Genèse, chaque jour se termine par : "Et Dieu vit que c'était très bon." Le plan de Dieu était que les hommes vivent heureux, en relation avec lui, entre eux et avec la nature, dans le monde magnifique qu'il avait créé. D
ans ce plan, la souffrance n'avait pas sa place et n'était pas prévue. Mais un jour, quelque chose ne s'est pas passé comme prévu.

Connexion lost
Le premier homme que Dieu avait créé vivait dans un monde parfait, dans lequel la souffrance
n'existait pas. Et il était en relation directe et personnelle avec son Créateur. Mais un jour il y a eu un bug, un virus dans le système, quelque chose qui est venu briser à cette relation. Pourquoi ?
Parce que l'homme a fait un choix. Dieu l'avait créé pour vivre une relation d'amour avec lui. Une relation totalement libre, parce qu'il n'y a pas d'amour sans liberté. Et l'homme a choisi de tourner le dos à Dieu, de l'exclure de sa vie et de vivre pour lui-même, de faire ses propres choix. Ce choix de l'homme était exactement le contraire de ce qui était prévu, mais parce que Dieu nous aime tellement profondément, il a respecté notre liberté. L'homme a mis Dieu à la porte et Dieu s'est retiré. A partir de là, d'une certaine manière on peut dire que l'homme est devenu son propre Dieu. Il a choisi de ne viv
re plus que pour lui-même et de choisir lui-même ce qui est bon pour lui, sans se soucier des plans que son Créateur avait pour lui, du but dans lequel il avait été créé. C'est ainsi que par ses choix, l'homme libre refuse d'entrer dans les plans du Créateur et détruit tout ce que Dieu a créé. La réelle liberté et le bonheur véritable ne se trouvent que dans une relation d'amour avec Dieu, mais l' "homme-dieu" préfère courir après sa fausse liberté et construire lui-même son propre paradis de bonheur illusoire... et cela le mène droit à la catastrophe. Il ne s'agit pas à proprement parle d'une punition : l'homme qui proclame sa divinité et refuse d'écouter la voix de son Créateur fabrique lui-même son propre malheur ; Dieu n'en est pas l'auteur, mais seulement le spectateur malheureux des mauvais choix de sa créature libre.
Et comme la relation de l'homme avec Dieu était brisée, les relations des hommes entre eux se sont détériorées elles aussi, puisque les intérêts d'un individu ou du groupe auquel il appartient divergent souvent de ceux d'un autre individu
ou autre groupe, qui est dès lors vu comme un obstacle à la liberté et au bonheur. Depuis ce moment, l'homme s'est toujours montré d'une très grande ingéniosité quand il s'agit de faire souffrir son prochain. Et ainsi, des hommes innocents deviennent tragiquement les victimes innocentes de la fausse "liberté" d'autres hommes... Quand l'homme pousse son inhumanité à l'extrême, on en aboutit aux horreurs de la guerre du Vietnam, du génocide rwandais ou des camps de concentration nazis (cf photo).

Et qu'en est-il des catastrophes naturelles ? Des maladies ?

D'accord, mais... dans ce cas, qu'en est
-il de la souffrance causée par des phénomènes totalement indépendants de l'action humaine ? Pourquoi Dieu a-t-il permis, par exemple, le tsunami de Noël 2004 ou le tremblement de terre au Japon l'année dernière ? Pourquoi permet-il que des maladies comme le SIDA ou le cancer tuent des millions d'innocents ?
Le choix de l'homme de vivre séparé de Dieu a eu des conséquences non seulement sur lui, mais aussi sur l'ensemble de la Création. Ainsi, l'homme déchu a entraîné la nature entière dans sa déchéance.

Un châtiment divin ?
Régulièrement, lors de grandes catastrophes, on entend des religieux
de tout bord prendre la parole pour déclarer qu'il s'agit d'un châtiment de Dieu pour les fautes de ceux qui ont été les victimes des évènements. A la lumière de la Bible, que devons-nous en penser ?
Il y a effectivement dans la Bible des exemples de catastrophes que Dieu a provoquées pour punir certains hommes ou peuples à cause de fautes concrètes qu'il avaient commises. Mais c'est quelque chose d'assez rare, et ce n'est pas le cas pour la grande majorité des événements douloureux décrits dans la Bible.
Est-ce que cela arrive aujourd'hui encore ? Sans doute parfois. Mais attention : non seulement de tels jugements divins ne sont pas fréquents, mai
s de plus, personne ne peut savoir si tel événement était un jugement de Dieu ou non. En faisant de telles affirmations, nous nous mettons à la place de Dieu en prétendant connaître sa volonté mieux que lui-même. Et de plus, l'intempestivité de tels jugements peuvent causer une douleur encore plus grande pour les victimes.
Quoi qu'il en soit, même s'il s'agit réellement d'un châtiment divin (ce que, je le répète, nous ne pouvons pas savoir), cela ne signifie certainement pas que nous ne devons pas aimer les victimes, leur manifester de la compassion et venir à leur secours dans leur détresse.

Une seule solution...
Jusqu'ici, j'ai parlé des origines de la souffrance et tenté d'expliquer pourquoi un Dieu d'amour permet que la souffranc
e existe. Un verset de la Bible, qui se trouve dans le livre du prophète Esaïe, chapître 59 verset 1, résume de façon complète mais succincte tout ce que j'ai dit : "Non, le bras de l'Eternel n'est pas trop court pour vous sauver, ni son oreille trop dure pour vous entendre. Mais ce sont vos péchés qui mettent une barrière entre lui et vous, ce sont vos fautes qui vous cachent sa face et l'empêchent de vous écouter."
Mais si je m'arrêtais là, ce serait totalement insuffisant. Les hommes ayant ruiné le monde magnifique que Dieu a créé, Dieu aurait tout à fait pu nous abandonner à notre sort. Mais il ne l'a pas fait, parce que même si nous le rejetons, il continue de nous aimer. C'est ça, la bonne nouvelle !!!
Et la réponse de Dieu à notre abandon, la réponse de Dieu à la souffrance, c'est une personne : Jésus. Jésus, c'est Dieu incarné, le Créateur qui devient créature et qui choisit de s'abaisser jusqu'à nous, jusque dans notre misère et notre souffrance. Jésus a connu toutes les souffrances contre lesquelles nous nous débattons : il s'est senti seul, abandonné, trahi par ses amis les plus proches, il a été battu, torturé, il a souffert... et il est mort. La très bonne nouvelle : Dieu peut comprendre ta souffrance, parce qu'il a e
nduré tout ce que tu endures actuellement, et même pire encore. L'écrivain français Paul Claudel a écrit : "En Jésus, Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance, il n’est pas venu l’expliquer, mais il est venu la remplir de sa présence."
Et maintenant, LA PLUS-QUE-
TRES-BONNE NOUVELLE : Jésus a aussi apporté une solution à la souffrance.
Nous avons vu que l'origine de toute souffrance dans ce monde, c'est ce choix de l'homme de rejeter Dieu. Ce choix nous rend coupables devant lui et le mal que nous avons fait mérite une juste punition : l'Enfer, c'est-à-dire la séparation éternelle de Dieu. Dieu aurait été injuste de passer tout simplement au-dessus de nos mauvaises actions au nom de son amour pour nous : imaginez un criminel reconnu coupable lors d'un procès, mais acquitté parce que le juge l'aime ! Il doit donc bien y avoir une punition. Mais par Jésus, Dieu lui-même a reçu la punition pour toutes nos mauvaises actions : Jésus a été crucifié, il a souffert d'être séparé de s
on Père, et il est mort, volontairement, par amour pour nous. Je ne méritais rien, toi non plus, mais il l'a fait, rien que parce qu'il nous aime. Mais ce n'est pas tout : non seulement il est mort, mais il est ressuscité. Il a vaincu la mort. Jésus a pris ta punition, pour que toi tu puisses être pardonné et que ta relation avec Dieu soit rétablie. Si tu crois qu'il est mort sur la croix à ta place et si tu l'acceptes comme ton Sauveur, il peut guérir ton passé et te donner une nouvelle vie. Il ne mettra pas fin à la souffrance, mais il la guérira et t'aidera à y faire face. Jésus, c'est la solution à la souffrance.

Le mot de la fin
La première partie de mon article parle du commencement. Il est donc logique de conclure par ce qui en sera lors de la fin. Et de terminer cet article avec un message d'espoir : tout comme le mal, la souffrance et l'injustice n'existaient pas au début, pour ceux qui auront mis leur confiance en Jésus ils n'existeront plus après la fin.
Le dernier livre de la Bible s'appelle l'Apocalypse, un livre dont le titre signifie tout simplement "Révélation", et pas "scénario de film catastrophe à la Steven Spielberg". Ce livre est une vision de la fin des temps. Et voici comment il décrit ce que sera le nouveau monde dans l'avenir :

Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre, car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus. Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux. Et j'entendis du trône une forte voix qui disait : "Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu." Et celui qui était assis sur le trône dit : "Voici, je fais toutes choses nouvelles."


(Le dernier dessin a été réalisé par une amie pour le magazine Ta Jeunesse.)

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