lundi 9 mars 2009

La Force d'aimer : extraits

Salut à tous !

Je vous propose cette semaine de lire quelques extraits du livre La Force d'aimer, de Martin Luther King. Ce livre contient ses principales prédications, remplies de références philosophiques et de rhétorique exceptionnelle, mais surtout pleines de la Parole de Dieu. Au centre de ce livre, se trouve la croix. Pour découvrir, à-travers les prédications d'un homme de Dieu exceptionnel, mais qui était cependant un homme tout à fait ordinaire, outil dans les mains d'un Dieu extraordinaire, cette force d'aimer qui peut transformer ta vie, et cette société : l'Evangile de Jésus-Christ, l'Evangile de l'amour. Le livre se trouve à la BU Sciences de Dijon, pour ceux que ça intéresse et qui sont Dijonnais comme moi.

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Jésus a souvent montré les caractéristiques de l'homme au coeur dur. Le riche insensé fut condamné, non parce qu'il était d'esprit débile, mais plutôt parce qu'il n'avait pas un coeur tendre. Pour lui, la vie était un miroir où il se contemplait lui-même et non une fenêtre ouverte sur les autres. Le mauvais riche s'en alla en enfer, non parce qu'il était fortuné, mais parce que son coeur n'était pas assez tendre pour voir Lazare et qu'il ne fit aucun effort pour franchir l'abîme entre lui-même et son frère.
Jésus dit dans l'Evangile : "Soyez prudents comme les serpents et simples comme les colombes." [Matthieu 10:16] Il nous rappelle que la vie bonne combine la fermeté du serpent et la tendresse de la colombe. Avoir les qualités du serpent sans celles de la colombe, c'est être sans ardeur, vil et égoïste. Avoir les qualités de la colombe sans celles du serpent, c'est être sentimental, anémique et sans but. Nous devons combiner les antithèses fortement marquées.



La grandeur de Dieu tient du fait qu'il est à la fois ferme d'esprit et tendre de coeur. Il possède les deux qualités d'austérité et de douceur. Toujours prête à souligner l'un ou l'autre des attributs de Dieu, la Bible exprime sa fermeté d'exprit dans sa justice et sa colère, sa tendresse de coeur dans son amour et sa grâce. Dieu a les deux bras étendus. L'un est assez fort pour entourer de justice, l'autre est assez doux pour nous embrasser de grâce. D'une part, Dieu est un Dieu de justice qui punit Israël de son obstination ; d'autre part, il est le Père qui pardonne et dont le coeur se remplit d'une joie indicible au retour de l'enfant prodigue.



"Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence." [Romains 2:12] Cet ordre de ne pas se conformer au siècle présent ne vient pas seulement de Paul, mais aussi de notre Seigneur et Maître, Jésus-Christ, le non-conformiste le plus engagé du monde, dont le non-conformisme moral lance encore aujourd'hui son dédi à la conscience de l'humanité.
Si une société opulente veut nous enjôler et nous amener à croire que le bonheur est la dimension de nos automobiles, l'aspect impressionnant de nos maisons et le coût de nos vêtements, Jésus nous rappelle : "La vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l'abondance." [Luc 12:15]
Si nous sommes soumis à la tentation d'un monde dominé par la promiscuité sexuelle et rendu fou par une philosophie de self-expression, Jésus nous dit que "celui qui regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son coeur." [Matthieu 5:28]
Si nous refusons de souffrir pour la justice et choisissons de suivre le chemin du confort plutôt que de la conviction, nous entendons Jésus dire : "Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux." [Matthieu 5:10]
Si dans notre orgueil spirituel nous nous glorifions d'avoir atteint le sommet de l'excellence morale, Jésus nous avertit : "Les publicains et les prostituées vous devanceront dans le Royaume des cieux. [[[Matthieu 21:31]
Si, par un détachement sans compassion et un individualisme arrogant, nous laissons sans réponse les besoins des défavorisés, le Maître nous dit : "Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." [Matthieu 25:40]
Si nous permettons à l'étincelle de la revanche d'allumer dans nos coeur la haine pour nos ennemis, Jésus enseigne : "Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous maltraîtent et qui vous persécutent. [Matthieu 5:43]
En tous temps et en tous lieux, la morale d'amour de Jésus est une lumière rayonnante qui révèle la laideur de notre conformisme sans élan.



Nulle part la tragique tendance au conformisme n'est plus évidente que dans l'Eglise, une institution qui a souvent servi à cristalliser, conserver et même bénir les conceptions de l'opinion majoritaire. La reconnaissance par l'Eglise autrefois de l'esclavage, de la Ségrégation raciale, de la guerre et de l'exploitation économique témoigne du fait qu'elle a prêté l'oreille à l'autorité du monde plus qu'à l'autorité de Dieu. Appelée à être la gardienne morale de la communauté, l'Eglise a parfois préservé ce qui était contraire à la morale. Appelée à combattre les maux sociaux, elle est restée silencieuse derrière ses vitraux. Appelée à conduire les hommes sur les grand-routes de la fraternité et à les inviter à dépasser les bornes de race et de classe, elle a énoncé et pratiqué l'exclusivisme racial.
[...]
Il nous faut retrouver la flamme évangélique des premiers chrétiens, qui furent non-conformistes au sens le plus vrai du mot et refusèrent de régler leur témoignage sur les perspectives du monde. Volontairement, ils sacrifièrent réputation, fortune, vie même à une cause qu'ils savaient être juste. Petits par le nombre, ils furent des géants par la qualité. La puissance de leur Evangile mit fin à des plaies barbares comme l'infanticide et les combats sanglants contre les gladiateurs.



"Alors Jésus dit : "Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font." [Luc 23:34 ; Jésus dit ces mots alors qu'il est cloué sur la croix] Nous ne comprenons pleinement le sens de cette prière de Jésus qu'après avoir remarqué que le texte débute par le mot "alors". Au verset précédent nous lisons : "Arrivés au lieu-dit du Calvaire, ils l'y crucifièrent, ainsi que deux malfaiteurs, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche. Alors Jésus dit : "Père, pardonne-leur." Alors qu'il allait mourir d'une mort ignominieuse. Alors que les mains perverses de la créature avaient osé crucifier le Fils unique du Créateur. Alors Jésus dit : "Père, pardonne-leur." Cet "alors" aurait fort bien pu être tout autre. Il eût pu dire : "Père, tire vengeance d'eux", ou "Père, déchaîne la foudre puissante de ta juste colère et détruis-les, ou encore "Père, ouvre les écluses de la justice et permets à l'avalanche étourdissante de la rétribution de déferler sur eux." Mais rien de tout cela ne fut sa réponse. Bien que soumis à une agonie indicible, souffrant d'une douleur atroce, méprisé et rejeté, néanmoins il s'écria : "Père, pardonne-leur."



La lumière est venue dans le monde. Une voix qui crie à-travers les âges invite les hommes à marcher dans la lumière. La vie terrestre devient une tragique élégie cosmique si l'homme ne prend pas garde à cette voix. "Ce jugement," dit Jean, "c'est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière."



Pourquoi aimerions-nous nos ennemis ? La première raison est bien évidente. Rendre haine pour haine multiplie la haine, ajoutant une obscurité plus profonde encore à une nuit déjà privée d'étoiles. L'obscurité ne peut chasser l'obscurité ; seule le peut la lumière. La haine ne peut chasser la haine ; seul le peut l'amour. La haine multiplie la haine, la violence multiplie la violence, la brutalité multiplie la brutalité, en une spirale descendante de destruction. Aussi, quand Jésus nous dit "Aimez vos ennemis", il promulgue un avertissement profond, auquel en fin de compte on ne peut échapper. Dans le monde moderne, ne sommes-nous pas acculés à une impasse où il n'y a plus d'autre issue que d'aimer nos ennemis... ou sinon quoi ? La réaction en chaîne du mal - la haine enfantant la haine, les guerres produisant d'autres guerres - doit être brisée, ou nous serons plongés dans les sombres abîmes de l'anéantissement.


Bon, j'aurais bien envie de citer tout le livre, mais j'aurais des problèmes avec l'éditeur ^^. En plus mes doigts commencent à fatiguer à force de taper les citations, alors j'arrête... en vous recommandant chaudement à tous de lire ce livre, profondément enrichissant.

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