Cette semaine, j'avais envie d'écrire un article sur un artiste exceptionnel, mais qui fut un incompris toute sa vie durant, dans son vécu comme dans son oeuvre : Vincent van Gogh, le peintre Hollandais, maître du naturalisme et de l'impressionnisme, mon peintre préféré. Parce que la plupart des gens connaissent le peintre, son oeuvre... mais qui sait aujourd'hui qu'avant de se consacrer à la peinture, le premier projet de van Gogh était de devenir... prédicateur de l'Evangile !
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Vincent van Gogh est né le 30 mars 1853 aux Pays-Bas. Son père, Abdoulimar van Gogh, est pasteur dans l'Eglise calviniste, Eglise d'Etat en Hollande. Mais la religiosité froide et austère de sa famille n'est pas du tout au goût du jeune Vincent qui, dès l'enfance, montre un caractère mélancolique, rêveur, solitaire et rebelle. A 11 ans il entre à l'internat dans une petite ville à une trentaine de kilomètres de sa maison natale, mais il vit très mal d'être éloigné de sa famille, et cela le rend encore plus solitaire. A 15 ans, il finit par s'enfuir de son école et retourne à la maison. Il dit lui-même à propos des premières années de sa vie : « Ma jeunesse était sombre, froide et stérile... » La seule chose qui lui permet d'être heureux est sa passion déjà bien présente pour la peinture.
A 16 ans, le jeune Vincent obtient finalement un poste de marchand d'art à La Haye, puis quelques années après dans une succursale de la société d'art Goupil & Cie à Londres. C'est la première, et la seule, période de sa vie où Vincent fut réellement heureux. Il réussissait dans son travail et, à l'âge de 20 ans, il gagnait déjà plus que son père. (L'image est une photo de Vincent van Gogh durant cette période.) Il tombe amoureux de la fille de son bailleur, Eugénie Loyer mais, lorsqu'il lui révèle finalement ses sentiments, elle le rejette en lui expliquant qu'elle s'est déjà secrètement engagée avec le locataire précédent. Cette déception sentimentale blesse profondément le jeune homme, mais cela ne met pas fin à son bonheur. Et un autre changement profond a lieu durant cette période heureuse : alors qu'il rejetait totalement la tradition religieuse froide et légaliste de sa famille, il rencontre d'autres jeunes gens qui ont une foi beaucoup plus vivante et personnelle, il lit la Bible, il découvre le sens du sacrifice de Jésus sur la croix, et finalement il décide de reconsacrer sa vie à Dieu. Il se convertit, et devient très engagé dans l'Eglise méthodiste (un mouvement dérivé de l'Eglise anglicane, qui se caractérise tout particulièrement par son refus des liens, encore très forts à cette époque, entre l'Eglise et l'Etat).Après sa conversion, son père et son oncle décident d'envoyer Vincent à Paris, dans une autre succursale de sa société d'art. C'est la fin de sa période dorée : Vincent est choqué par la façon irrespectueuses dont les oeuvres d'art sont traitées, comme de vulgaires marchandises, et il ne manque pas de le faire remarquer à ses clients, ce qui provoque son licenciement en 1876, deux jours après son 23° anniversaire. Il se sent alors attiré par une vocation spirituelle, il réfléchir à devenir pasteur. Mais dans un premier temps il retourne en Angleterre, à Ramsgate, où il devient professeur bénévole dans un petit internat, en même temps qu'il s'engage dans l'Eglise méthodiste de la ville. Il déménage ensuite à Isleworth dans le Middlesex, où il devient l'un des responsables de l'Eglise méthodiste : rempli de zèle, il veut "prêcher l'Evangile partout", comme il l'écrit lui-même à son frère Théo.
À Noël de cette même année 1876, il retourne chez ses parents et travaille alors dans une librairie de Dordrecht pendant six mois. Toutefois, il n'est pas heureux à ce nouveau poste où il passe la majeure partie de son temps dans l'arrière boutique du magasin à dessiner ou traduire des passages de la Bible en anglais, français et allemand. Le formalisme de l'Eglise calviniste néerlandaise ne lui plaît pas non plus, ce qui le fait entrer en conflit avec ses parents, très conservateurs. Durant cette période, il mange très peu : c'est le début de ses futurs problèmes de santé.
Sa famille soutient tout de même son désir de devenir pasteur, et l'envoie en mai 1877 à Amsterdam où il séjourne chez son oncle Jan van Gogh, amiral de la marine. Van Gogh se prépare pour l'université et étudie la théologie avec Johannes Stricker, un théologien respecté. Toutefois, van Gogh échoue à ses examens et il quitte alors le domicile de son oncle Jan en juillet 1878. Il suit ensuite des cours pendant trois mois dans l'école protestante de Laeken, près de Bruxelles. Mais son caractère solitaire et instable, et son refus du formalisme qui caractérise l'Eglise calviniste des Pays-Bas, le font échouer à ses examens. Il étudie pendant 3 mois dans une autre école, mais il s'entend mal avec ses professeurs, et il échoue à nouveau. Il décide alors de devenir prédicateur laïc, et fin 1878, il obtient finalement un poste d'évangéliste, auprès des mineurs de charbon de la ville de Borinage. Il est profondément touché par la misère dans laquelle vivent les mineurs, et il choisit d'appliquer entièrement l'ordre de Jésus que ceux qui désirent vivre pour lui doivent renoncer à tout par amour pour lui : il veut vivre dans la même pauvreté que ceux auprès desquels il prêche, partager leurs difficultés et leurs souffrances. Passionné par l'Evangile, totalement dévoué à Jésus et aux hommes auprès desquels il exerce son ministère, il va jusqu'à jusqu'à dormir sur la paille dans sa petite hutte au fond de la maison du boulanger chez lequel il réside. Il consacre tout aux mineurs et à leur famille. Il va même jusqu'à descendre à 700 mètres au fond de la mine. Lors d'un coup de grisou, il sauve la vie un mineur. Ce ministère de tarde pas à porter des fruits : beaucoup de mineurs qui ont suivi toute leur vie les préceptes religieux traditionnels sans jamais trouver la paix, sont touchés par l'amour de ce nouvel évangéliste et sont conduits par lui à une relation vivante et personnelle avec Dieu. Mais ce ministère de prédicateur-ouvrier déplaît aux autorités ecclésiales : sous l'opposition de la hiérarchie, van Gogh est contraint d'abandonner la mission qu'il s'était donnée, sa mission étant suspendue par le Comité d'évangélisation. Il en gardera l'image de la misère humaine qui apparaîtra dans une grande partie de son œuvre artistique.
Face à l'échec de sa vocation de prédicateur de l'Evangile, van Gogh est terriblement déçu. Il retourne vivre chez ses parents, mais un conflit durable s'installe entre lui et son père, celui-ci allant jusqu'à se renseigner pour faire interner son fils dans un asile. C'est la triste situation d'un jeune homme passionné, pris en conflit entre son amour pour Dieu et son zèle pour l'Evangile, et des institutions religieuses traditionalistes qui étouffent son zèle. Van Gogh s'enfuit en va vivre chez le mineur Charles Decrucq, un de ses convertis. Il se remet à dessiner et s'intéresse de plus en plus aux personnes l'entourant et aux scènes quotidiennes qu'il commence à représenter dans certains croquis, à la mine de plomb, au fusain et crayon. C'est là que naît sa vocation d'artiste peintre. En novembre 1880, il écoute les conseils avisés de son frère Théo à prendre l'art au sérieux. Sur les recommandations de Théo, il se rend à Bruxelles, afin d'étudier la peinture avec l'artiste hollandais Willem Roelofs. Ce dernier réussit à le persuader (en dépit de l'aversion de van Gogh d'apprendre l'art dans une école) de s'inscrire à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. Il s'y inscrit le 15 novembre 1880 pour les cours du soir et étudie non seulement l'anatomie, mais aussi les règles de la composition et de la perspective.
C'est alors que débute sa carrière de peintre. Je ne vais pas entrer en détail dans sa carrière, sinon mon article sera beaucoup trop long, je vous mets seulement en image Les Tournesols, une de ses peintures les plus connues et les plus belles, et je vous passe le lien vers la galerie de ses oeuvres d'art. Il s'inscrit dans les écoles impressionnistes et naturalistes, mais comme pour beaucoup de peintres de cette école, il est très peu connu de son vivant. Il a du mal à vendre des tableaux, et il vit pauvrement. Mais plus encore que la pauvreté, la solitude lui pèse, et le font s'enfoncer de plus en plus dans le malheur. Ses tableaux retransmettent sa souffrance et son mal-être intérieur. Il a de plus en plus de problèmes de santé, il est très souvent malade, et vers la fin de sa vie il devient épileptique. En plus de tout cela, il se réfugie très souvent dans ce qui a été le poison de tant de grands artistes du XVIII° Siècle : la fameuse "fée verte", l'absinthe. Ses parents le rejettent, comme le témoigne une lettre qu'il a envoyée à son frère Théo : «... Je sens que père et mère réagissent instinctivement à mon sujet (je ne dis pas intelligemment). On hésite à m’accueillir à la maison, comme on hésiterait à recueillir un grand chien hirsute. Il entrera avec ses pattes mouillées — et puis il est très hirsute. Il gênera tout le monde. Et il aboie bruyamment. Bref — c’est une sale bête. Bien — mais l’animal a une histoire humaine et, bien que ce ne soit qu’un chien, une âme humaine. Qui plus est, une âme humaine assez sensible pour sentir ce qu’on pense de lui, alors qu’un chien ordinaire en est incapable.
Quant à moi, je veux bien admettre d’être un chien, et cela ne change rien à leur valeur. Le chien comprend que, si on le gardait, cela serait pour le supporter, le tolérer dans cette maison ; par conséquent il va essayer de trouver une niche ailleurs. Oh ! ce chien est le fils de notre père, mais on l’a laissé courir si souvent dans la rue qu’il a dû nécessairement devenir plus hargneux. Bah ! père a oublié ce détail pendant des années, il n’y a donc plus lieu d’en parler. Tout cela est exact incontestablement. Mais n’oublions pas que les chiens sont d’excellents gardiens. Cela n’entre pas en ligne de compte, aucun danger ne menace notre paix rien ne vient troubler l’ambiance, dit-on. Moi aussi, je vais donc me taire.
Évidemment, le chien regrette à part lui d’être venu jusqu’ici ; la solitude était moins grande dans la bruyère que dans cette maison, en dépit de toutes leurs gentillesses. L’animal est venu en visite dans un accès de faiblesse. J’espère qu’on me pardonnera cette défaillance ; quant à moi, j’éviterai d’y verser encore à l’avenir ?...»
Toute sa vie durant, van Gogh a été un tourmenté, un isolé, un incompris et sa vie fut un échec total sur les plans de l’amour, de la famille et des contacts humains. Seul son frère Théo, de quatre ans son cadet, l’aida moralement et financièrement sans jamais se lasser et lui permit ainsi d’accomplir son œuvre, comme le montrent les 652 lettres que Vincent lui a envoyées à tous les moments de sa vie.
A la fin de sa vie, à force de problèmes de santé et de détresse intérieure, et suite au choc qu'a été pour lui la nouvelle que son frère Théo, qui avait toujours été son seul ami, allait se marier, van Gogh sombre dans la folie. Dans une crise de démence, il se coupe lui-même une oreille, et peint par la suite un autoportrait qui deviendra son oeuvre la plus connue : L'Homme à une oreille (cf image). De plus en plus désespéré, et dans la peur de revenir une charge pour son frère, il se tire lui-même une balle dans la poitrine le 27 juillet 1890, et il meurt 2 jours plus tard, le 29 juillet, des conséquences de cette tentative de suicide. Il n'avait que 37 ans. Son frère, fou de douleur et de plus malade de la syphilis, mourra à peine 6 mois après.
Que serait donc devenu Vincent van Gogh s'il avait rencontré des chrétiens qui auraient mieux valorisé son amour pour les perdus, malgré son caractère excentrique ? Toute sa vie en aurait été totalement différente. Mais au fait, pourquoi ai-je voulu écrire un article sur lui ici ? Tout d'abord, pour la raison que j'ai donnée plus haut : c'est mon peintre préféré, j'admire énormément ses oeuvres. Ensuite, une autre raison est pour montrer le danger du traditionalisme pour l'Eglise : à cause des erreurs de chrétiens installés dans leurs habitudes, dans leur "politiquement correct" chrétien, van Gogh s'est senti rejeté par ses frères en Christ, il n'a pas pu mettre à l'oeuvre son amour pour son Sauveur et sa passion pour l'Evangile, et il a eu une vie tourmentée, remplie de souffrances. Je ne veux pas montrer du doigt l'Eglise de cette époque, mais plutôt avertir celle d'aujourd'hui : si nous nous laissons trop prendre au piège du traditionalisme, nous risquons de connaître un nouveau van Gogh aujourd'hui, quelqu'un qui se sentirait appelé par Dieu mais incompris par ses frères. Enfin, la raison principale : toute la vie de van Gogh a été un combat pour être reconnu, et aimé, pour ce qu'il était. Jamais van Gogh n'a été véritablement aimé : ses parents le rejetaient, personne n'achetait ses peintures... Mais malgré tout cela, van Gogh savait qu'il y avait une personne qui l'acceptait tel qu'il était, et qui l'aimait tel qu'il était : Dieu, son véritable père. Van Gogh est mort désespéré de la vie terrestre, malheureux, malade et fou. Mais il savait qu'après la mort, il serait accueilli par son véritable père, dans un autre monde où il ne connaîtrait plus la souffrance. Il y a un passage biblique qui illustre très bien toute la vie de van Gogh : "Quand je pense à ma détresse et à ma misère, à l'absinthe et au poison, quand mon ame s'en souvient elle est abattue au-dedans de moi. Voici ce que je veux repasser en mon coeur, ce qui me donnera de l'espérance : les bontés de l'Eternel ne sont pas épuisées, ses compassions ne sont pas à leur terme, elles se renouvellent chaque matin. Oh ! Que ta fidélité est grande !" C'est d'ailleurs sur ce passage que j'ai fait il y a quelques semaines ma première étude biblique au GBU, que vous pouvez consulter ici. La vie de van Gogh a été une vie de misère, mais dans ses lettres à son frère Théo, même aux moments les plus difficiles, malgré sa rancoeur envers son père et son mal de vivre, il exprime toujours à nouveau qu'il garde l'espoir en Dieu et en Jésus, qui l'a sauvé. A-propos de sa peinture, van Gogh lui-même disait : "Cherchez à comprendre le dernier mot de ce que disent dans leurs chefs-d'oeuvre les grands artistes, les maîtres sérieux, il y aura Dieu là-dedans." Finalement, van Gogh est mort, il s'est pris lui-même la vie dans son désespoir : mais en réalité il est né, né à la vie éternelle, et je suis convaincu qu'il est aujourd'hui auprès de Dieu, dans un endroit où la souffrance n'existe plus et où il est consolé de tout ce qu'il a souffert. Et pour finir un article assez triste sur une petite note d'humour : peut-être qu'un jour quand je serai mort van Gogh me donnera des cours de peinture au Paradis ^^.
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Vincent van Gogh est né le 30 mars 1853 aux Pays-Bas. Son père, Abdoulimar van Gogh, est pasteur dans l'Eglise calviniste, Eglise d'Etat en Hollande. Mais la religiosité froide et austère de sa famille n'est pas du tout au goût du jeune Vincent qui, dès l'enfance, montre un caractère mélancolique, rêveur, solitaire et rebelle. A 11 ans il entre à l'internat dans une petite ville à une trentaine de kilomètres de sa maison natale, mais il vit très mal d'être éloigné de sa famille, et cela le rend encore plus solitaire. A 15 ans, il finit par s'enfuir de son école et retourne à la maison. Il dit lui-même à propos des premières années de sa vie : « Ma jeunesse était sombre, froide et stérile... » La seule chose qui lui permet d'être heureux est sa passion déjà bien présente pour la peinture.
A 16 ans, le jeune Vincent obtient finalement un poste de marchand d'art à La Haye, puis quelques années après dans une succursale de la société d'art Goupil & Cie à Londres. C'est la première, et la seule, période de sa vie où Vincent fut réellement heureux. Il réussissait dans son travail et, à l'âge de 20 ans, il gagnait déjà plus que son père. (L'image est une photo de Vincent van Gogh durant cette période.) Il tombe amoureux de la fille de son bailleur, Eugénie Loyer mais, lorsqu'il lui révèle finalement ses sentiments, elle le rejette en lui expliquant qu'elle s'est déjà secrètement engagée avec le locataire précédent. Cette déception sentimentale blesse profondément le jeune homme, mais cela ne met pas fin à son bonheur. Et un autre changement profond a lieu durant cette période heureuse : alors qu'il rejetait totalement la tradition religieuse froide et légaliste de sa famille, il rencontre d'autres jeunes gens qui ont une foi beaucoup plus vivante et personnelle, il lit la Bible, il découvre le sens du sacrifice de Jésus sur la croix, et finalement il décide de reconsacrer sa vie à Dieu. Il se convertit, et devient très engagé dans l'Eglise méthodiste (un mouvement dérivé de l'Eglise anglicane, qui se caractérise tout particulièrement par son refus des liens, encore très forts à cette époque, entre l'Eglise et l'Etat).Après sa conversion, son père et son oncle décident d'envoyer Vincent à Paris, dans une autre succursale de sa société d'art. C'est la fin de sa période dorée : Vincent est choqué par la façon irrespectueuses dont les oeuvres d'art sont traitées, comme de vulgaires marchandises, et il ne manque pas de le faire remarquer à ses clients, ce qui provoque son licenciement en 1876, deux jours après son 23° anniversaire. Il se sent alors attiré par une vocation spirituelle, il réfléchir à devenir pasteur. Mais dans un premier temps il retourne en Angleterre, à Ramsgate, où il devient professeur bénévole dans un petit internat, en même temps qu'il s'engage dans l'Eglise méthodiste de la ville. Il déménage ensuite à Isleworth dans le Middlesex, où il devient l'un des responsables de l'Eglise méthodiste : rempli de zèle, il veut "prêcher l'Evangile partout", comme il l'écrit lui-même à son frère Théo.
À Noël de cette même année 1876, il retourne chez ses parents et travaille alors dans une librairie de Dordrecht pendant six mois. Toutefois, il n'est pas heureux à ce nouveau poste où il passe la majeure partie de son temps dans l'arrière boutique du magasin à dessiner ou traduire des passages de la Bible en anglais, français et allemand. Le formalisme de l'Eglise calviniste néerlandaise ne lui plaît pas non plus, ce qui le fait entrer en conflit avec ses parents, très conservateurs. Durant cette période, il mange très peu : c'est le début de ses futurs problèmes de santé.
Sa famille soutient tout de même son désir de devenir pasteur, et l'envoie en mai 1877 à Amsterdam où il séjourne chez son oncle Jan van Gogh, amiral de la marine. Van Gogh se prépare pour l'université et étudie la théologie avec Johannes Stricker, un théologien respecté. Toutefois, van Gogh échoue à ses examens et il quitte alors le domicile de son oncle Jan en juillet 1878. Il suit ensuite des cours pendant trois mois dans l'école protestante de Laeken, près de Bruxelles. Mais son caractère solitaire et instable, et son refus du formalisme qui caractérise l'Eglise calviniste des Pays-Bas, le font échouer à ses examens. Il étudie pendant 3 mois dans une autre école, mais il s'entend mal avec ses professeurs, et il échoue à nouveau. Il décide alors de devenir prédicateur laïc, et fin 1878, il obtient finalement un poste d'évangéliste, auprès des mineurs de charbon de la ville de Borinage. Il est profondément touché par la misère dans laquelle vivent les mineurs, et il choisit d'appliquer entièrement l'ordre de Jésus que ceux qui désirent vivre pour lui doivent renoncer à tout par amour pour lui : il veut vivre dans la même pauvreté que ceux auprès desquels il prêche, partager leurs difficultés et leurs souffrances. Passionné par l'Evangile, totalement dévoué à Jésus et aux hommes auprès desquels il exerce son ministère, il va jusqu'à jusqu'à dormir sur la paille dans sa petite hutte au fond de la maison du boulanger chez lequel il réside. Il consacre tout aux mineurs et à leur famille. Il va même jusqu'à descendre à 700 mètres au fond de la mine. Lors d'un coup de grisou, il sauve la vie un mineur. Ce ministère de tarde pas à porter des fruits : beaucoup de mineurs qui ont suivi toute leur vie les préceptes religieux traditionnels sans jamais trouver la paix, sont touchés par l'amour de ce nouvel évangéliste et sont conduits par lui à une relation vivante et personnelle avec Dieu. Mais ce ministère de prédicateur-ouvrier déplaît aux autorités ecclésiales : sous l'opposition de la hiérarchie, van Gogh est contraint d'abandonner la mission qu'il s'était donnée, sa mission étant suspendue par le Comité d'évangélisation. Il en gardera l'image de la misère humaine qui apparaîtra dans une grande partie de son œuvre artistique.
Face à l'échec de sa vocation de prédicateur de l'Evangile, van Gogh est terriblement déçu. Il retourne vivre chez ses parents, mais un conflit durable s'installe entre lui et son père, celui-ci allant jusqu'à se renseigner pour faire interner son fils dans un asile. C'est la triste situation d'un jeune homme passionné, pris en conflit entre son amour pour Dieu et son zèle pour l'Evangile, et des institutions religieuses traditionalistes qui étouffent son zèle. Van Gogh s'enfuit en va vivre chez le mineur Charles Decrucq, un de ses convertis. Il se remet à dessiner et s'intéresse de plus en plus aux personnes l'entourant et aux scènes quotidiennes qu'il commence à représenter dans certains croquis, à la mine de plomb, au fusain et crayon. C'est là que naît sa vocation d'artiste peintre. En novembre 1880, il écoute les conseils avisés de son frère Théo à prendre l'art au sérieux. Sur les recommandations de Théo, il se rend à Bruxelles, afin d'étudier la peinture avec l'artiste hollandais Willem Roelofs. Ce dernier réussit à le persuader (en dépit de l'aversion de van Gogh d'apprendre l'art dans une école) de s'inscrire à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. Il s'y inscrit le 15 novembre 1880 pour les cours du soir et étudie non seulement l'anatomie, mais aussi les règles de la composition et de la perspective.
C'est alors que débute sa carrière de peintre. Je ne vais pas entrer en détail dans sa carrière, sinon mon article sera beaucoup trop long, je vous mets seulement en image Les Tournesols, une de ses peintures les plus connues et les plus belles, et je vous passe le lien vers la galerie de ses oeuvres d'art. Il s'inscrit dans les écoles impressionnistes et naturalistes, mais comme pour beaucoup de peintres de cette école, il est très peu connu de son vivant. Il a du mal à vendre des tableaux, et il vit pauvrement. Mais plus encore que la pauvreté, la solitude lui pèse, et le font s'enfoncer de plus en plus dans le malheur. Ses tableaux retransmettent sa souffrance et son mal-être intérieur. Il a de plus en plus de problèmes de santé, il est très souvent malade, et vers la fin de sa vie il devient épileptique. En plus de tout cela, il se réfugie très souvent dans ce qui a été le poison de tant de grands artistes du XVIII° Siècle : la fameuse "fée verte", l'absinthe. Ses parents le rejettent, comme le témoigne une lettre qu'il a envoyée à son frère Théo : «... Je sens que père et mère réagissent instinctivement à mon sujet (je ne dis pas intelligemment). On hésite à m’accueillir à la maison, comme on hésiterait à recueillir un grand chien hirsute. Il entrera avec ses pattes mouillées — et puis il est très hirsute. Il gênera tout le monde. Et il aboie bruyamment. Bref — c’est une sale bête. Bien — mais l’animal a une histoire humaine et, bien que ce ne soit qu’un chien, une âme humaine. Qui plus est, une âme humaine assez sensible pour sentir ce qu’on pense de lui, alors qu’un chien ordinaire en est incapable.
Quant à moi, je veux bien admettre d’être un chien, et cela ne change rien à leur valeur. Le chien comprend que, si on le gardait, cela serait pour le supporter, le tolérer dans cette maison ; par conséquent il va essayer de trouver une niche ailleurs. Oh ! ce chien est le fils de notre père, mais on l’a laissé courir si souvent dans la rue qu’il a dû nécessairement devenir plus hargneux. Bah ! père a oublié ce détail pendant des années, il n’y a donc plus lieu d’en parler. Tout cela est exact incontestablement. Mais n’oublions pas que les chiens sont d’excellents gardiens. Cela n’entre pas en ligne de compte, aucun danger ne menace notre paix rien ne vient troubler l’ambiance, dit-on. Moi aussi, je vais donc me taire.
Évidemment, le chien regrette à part lui d’être venu jusqu’ici ; la solitude était moins grande dans la bruyère que dans cette maison, en dépit de toutes leurs gentillesses. L’animal est venu en visite dans un accès de faiblesse. J’espère qu’on me pardonnera cette défaillance ; quant à moi, j’éviterai d’y verser encore à l’avenir ?...»
Toute sa vie durant, van Gogh a été un tourmenté, un isolé, un incompris et sa vie fut un échec total sur les plans de l’amour, de la famille et des contacts humains. Seul son frère Théo, de quatre ans son cadet, l’aida moralement et financièrement sans jamais se lasser et lui permit ainsi d’accomplir son œuvre, comme le montrent les 652 lettres que Vincent lui a envoyées à tous les moments de sa vie.
A la fin de sa vie, à force de problèmes de santé et de détresse intérieure, et suite au choc qu'a été pour lui la nouvelle que son frère Théo, qui avait toujours été son seul ami, allait se marier, van Gogh sombre dans la folie. Dans une crise de démence, il se coupe lui-même une oreille, et peint par la suite un autoportrait qui deviendra son oeuvre la plus connue : L'Homme à une oreille (cf image). De plus en plus désespéré, et dans la peur de revenir une charge pour son frère, il se tire lui-même une balle dans la poitrine le 27 juillet 1890, et il meurt 2 jours plus tard, le 29 juillet, des conséquences de cette tentative de suicide. Il n'avait que 37 ans. Son frère, fou de douleur et de plus malade de la syphilis, mourra à peine 6 mois après.
Que serait donc devenu Vincent van Gogh s'il avait rencontré des chrétiens qui auraient mieux valorisé son amour pour les perdus, malgré son caractère excentrique ? Toute sa vie en aurait été totalement différente. Mais au fait, pourquoi ai-je voulu écrire un article sur lui ici ? Tout d'abord, pour la raison que j'ai donnée plus haut : c'est mon peintre préféré, j'admire énormément ses oeuvres. Ensuite, une autre raison est pour montrer le danger du traditionalisme pour l'Eglise : à cause des erreurs de chrétiens installés dans leurs habitudes, dans leur "politiquement correct" chrétien, van Gogh s'est senti rejeté par ses frères en Christ, il n'a pas pu mettre à l'oeuvre son amour pour son Sauveur et sa passion pour l'Evangile, et il a eu une vie tourmentée, remplie de souffrances. Je ne veux pas montrer du doigt l'Eglise de cette époque, mais plutôt avertir celle d'aujourd'hui : si nous nous laissons trop prendre au piège du traditionalisme, nous risquons de connaître un nouveau van Gogh aujourd'hui, quelqu'un qui se sentirait appelé par Dieu mais incompris par ses frères. Enfin, la raison principale : toute la vie de van Gogh a été un combat pour être reconnu, et aimé, pour ce qu'il était. Jamais van Gogh n'a été véritablement aimé : ses parents le rejetaient, personne n'achetait ses peintures... Mais malgré tout cela, van Gogh savait qu'il y avait une personne qui l'acceptait tel qu'il était, et qui l'aimait tel qu'il était : Dieu, son véritable père. Van Gogh est mort désespéré de la vie terrestre, malheureux, malade et fou. Mais il savait qu'après la mort, il serait accueilli par son véritable père, dans un autre monde où il ne connaîtrait plus la souffrance. Il y a un passage biblique qui illustre très bien toute la vie de van Gogh : "Quand je pense à ma détresse et à ma misère, à l'absinthe et au poison, quand mon ame s'en souvient elle est abattue au-dedans de moi. Voici ce que je veux repasser en mon coeur, ce qui me donnera de l'espérance : les bontés de l'Eternel ne sont pas épuisées, ses compassions ne sont pas à leur terme, elles se renouvellent chaque matin. Oh ! Que ta fidélité est grande !" C'est d'ailleurs sur ce passage que j'ai fait il y a quelques semaines ma première étude biblique au GBU, que vous pouvez consulter ici. La vie de van Gogh a été une vie de misère, mais dans ses lettres à son frère Théo, même aux moments les plus difficiles, malgré sa rancoeur envers son père et son mal de vivre, il exprime toujours à nouveau qu'il garde l'espoir en Dieu et en Jésus, qui l'a sauvé. A-propos de sa peinture, van Gogh lui-même disait : "Cherchez à comprendre le dernier mot de ce que disent dans leurs chefs-d'oeuvre les grands artistes, les maîtres sérieux, il y aura Dieu là-dedans." Finalement, van Gogh est mort, il s'est pris lui-même la vie dans son désespoir : mais en réalité il est né, né à la vie éternelle, et je suis convaincu qu'il est aujourd'hui auprès de Dieu, dans un endroit où la souffrance n'existe plus et où il est consolé de tout ce qu'il a souffert. Et pour finir un article assez triste sur une petite note d'humour : peut-être qu'un jour quand je serai mort van Gogh me donnera des cours de peinture au Paradis ^^.
1 commentaire:
Merci pour ce témoignage, je cherchais un peintre chrétien pour illustrer mon travail. Gloire à notre Père et notre Dieu, Eternel, et à son Fils bien aimé, Jésus Christ de Nazareth, notre Seigneur et notre Sauveur, de t'avoir inspiré ce texte, frère chrétien, Amen.
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