vendredi 9 avril 2010

Banlieue 13 Ultimatum - B13U

Salut tout le monde !

Hier après-midi, j'étais en visite chez Loïc, mon meilleur ami, et nous avons regardé un film ensemble : Banlieue 13 Ultimatum - B13U. Un film intéressant, qui donne à réfléchir, et qui m'a donné envie d'écrire un article ici. Même s'il y a des points que j'ai trouvés mauvais. A commencer évidemment par une violence omniprésente, et un rejet total de l'autorité, qui se caractérise surtout par une haine de la police... autant de valeurs avec lesquelles je ne peux évidemment pas être d'accord. Mais si on arrive à dépasser ce "folklore", ce film donne rudement à réfléchir. Je vous propose de regarder la bande annonce, et ensuite de lire ce que j'en ai pensé.



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Le scénario : Le film se déroule en 2016. Devant la violence de plus en plus grande dans les banlieues parisiennes, le gouvernement décide de bâtir des murs tout autour des zones les plus dangereuses, qui isolent totalement la population de ces quartiers sensibles, et les privent de tout : éducation, soins médicaux, logements décents, eau et électricité... Au-dedans, ce sont les gangs qui font la loi, sans que la police n'exerce, ni ne cherche à exercer, aucun contrôle... Mais plus encore que ça, le mur qui les sépare du monde extérieur, témoigne du rejet d'une société "bien comme il faut" qui ne veut pas d'eux parce qu'ils sont différents, et ce mur brise tous leurs espoirs de s'en sortir, d'
une vie meilleure en-dehors de la cité. L'histoire se déroule dans une de ces banlieues, réputée la plus dangereuse de toutes : la banlieue 13 (B13). Deux ans auparavant, alors que le plus puissant des gangs de la banlieue 13 avait réussi à dérober un missile nucléaire qu'il prévoyait d'employer pour attaquer le centre-ville de Paris et les bureaux du gouvernement, un jeune habitant de la banlieue 13 et un jeune officier de police ont réussi ensemble à détruire leurs plans... et à sauver le pays de la catastrophe, c'est l'histoire du 1° film, Banlieue 13 (que je n'ai pas vu). A cette époque, le gouvernement avait fait beaucoup de belles promesses, il s'était engagé à rénover les banlieues pour en faire des lieux de vie décents. Mais 2 ans après, le gouvernement a changé... pas le reste. La banlieue 13 est toujours entourée d'un mur, ses habitants sont toujours ghettoïsés, misérables et malheureux. Et puisque le gangster le plus puissant, qui contrôlait tout le quartier, est mort, un vacuum de pouvoir s'est installé, et 5 gangs basés sur des critères ethniques (arabes, africains, blancs "skinheads", latinos et chinois) se livrent une guerre sans merci pour la suprématie du pouvoir.
Le 2° film de la série raconte l'histoire d'un complot, monté par des ministres ambitieux, des policiers peu scrupuleux et des hommes d'affaires corrompus, pour "régler le problème des banlieues" qui "coûtent chères à l'Etat"... en détruisant les banlieues avec tous ses habitants, après avoir au préalable excité l'opinion publique contre ses habitants par de faux prétextes, pour construire de nouveaux centres industriels à la place. Le Président de la République lui-même, manipulé pa
r son entourage, donne son feu vert au processus tout en exigeant que toutes les banlieues soient évacuées avant leur destruction, et que leurs habitants soient traîtés avec respect et dignité... ordre duquel les militaires chargés de réaliser ces plans n'ont rien à faire. Les deux héros du 1° film se retrouvent, et ensemble ils travaillent à unir les gangs rivaux, pour combattre ensemble leur ennemi commun. Et sauver la banlieue 13.

Ce n'est pas telle
ment mon genre de film. J'étais avec mon ami, et il aime bien ce genre de film, alors j'ai regardé avec lui. Mais il m'a tout de même fait réfléchir sur un point, que j'avais envie de partager. Ce film montre la sous-culture des banlieues telle qu'elle l'est vraiment, sans tous les clichés qu'on peut avoir. Sans non plus les idéaliser, le film ne cherche pas à cacher toutes mauvaises choses qui se passent dans ce milieu. Mais à chaque fois que je vois des films ou d'autres choses qui me font entrer en contact avec la vie des jeunes des banlieues, je constate qu'au-delà de la violence, de la drogue et de la haine, il y a quelque chose que j'admire chez ces jeunes. C'est que même si dans leur quartier la seule loi et la loi du plus fort, et qu'ils sont capables de choses vraiment graves, entre eux règne une fraternité qui est plus forte que tout... même leur propre violence. Dans un quartier où tout le monde manque de tout, il n'y a plus de différence sociale, et la concurrence à tout va qu'on ressent partout dans notre société laisse place à une solidarité des misérables. La première valeur des banlieues, c'est la famille... et la famille, c'est toute la banlieue. Une "racaille" (mot que je déteste et que je n'utilise jamais) est capable de se faire tuer pour ceux qu'il aime. Même dans un gang de rue, pour qui les magouilles en tout genre font partie du quotidien, et qui pour se faire entendre brûlera les voitures de gens qui ne sont pour rien dans leur situation, la première valeur du gang c'est la solidarité... si vous me me croyez pas, allez casser la gueule au membre d'un gang, vous verrez comment réagiront les autres pour le défendre ! Même si je ne peux absolument pas approuver tout ce que font ces jeunes, j'ai tout de même un très grand respect et une énorme admiration pour la fraternité qui les unit entre eux. Et à ce niveau-là, je crois que notre société, surtout en Europe où l'abondance matérielle nous conduit tellement souvent à l'individualisme, a énormément de choses à apprendre de ces jeunes qu'on appelle "racailles" et qu'on rejette, sans se rendre compte qu'on serait probablement nous-mêmes comme eux si on était né dans leur quartier. Je le pensais déjà depuis longtemps, et Banlieue 13 Ultimatum m'a encore renforcé dans cette pensée : en tant que chrétiens, nous avons énormément à apprendre de ces jeunes, et de la fraternité qui les unit ! Les jeunes chrétiens du XX° Siècle ont de quoi en prendre de la graine !!!

Pour conclure, je mets le clip de la chanson Artisans de paix, du rappeur chrétien Meshak (qui fait partie du collectif Konexion). Elevé dans les banlieues chaudes de Bordeaux, Meshak est un ancien délinquant lui-même... mais depuis qu'il a découvert Jésus, sa vie, et son rap, ont radicalement changé : maintenant finis les mauvais coups et les paroles violentes, il rappe pour faire passer un message de paix et d'espoir pour les banlieues, et pour faire découvrir Jésus aux jeunes de ces quartiers. Comme lui, plusieurs rappeurs rappent pour faire découvrir aux jeunes un message radicalement différent... aux Etats-Unis c'est courant, mais même en France de plus en plus de rappeurs osent aller à contre-courant de l'image associée à leur musique, en rappant pour Dieu. C'est encore marginal, mais ça augmente. Ca se fait dans toutes les grandes banlieues françaises, région parisienne, Lyon, Marseille, Bordeaux, Strasbourg... Quelques noms : Manou, Leader vocal, Méshak, MCEvangelist, Les 2 Témoins, Blood Kost... Et qu'on soit d'accord ou pas avec leur message, les amateurs de hip-hop admettront bien après avoir écouté que ça ne se fait pas aux dépens de la qualité musicale.
Puisque j'y suis, autant annoncer tout de suite qu'un article sur ce thème arrivera très bientôt. En attendant si ça vous intéresse, une recherche sur YouTube ou Myspace vous permettra d'en savoir plus sur ces rappeurs... différents.

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