lundi 8 juin 2009

Blaise Pascal : Témoignage

Salut à tous ! Et désolé du retard, je n'ai pas pu poster d'article la semaine dernière.

Mes deux derniers articles parlaient de Blaise Pascal. J'y explique quelques traits de la pensée de mon philosophe préféré. Mais qui était-il réellement, quelle était sa vie ? Comment en est-il venu à écrire ces Pensées, comment en est-il venu à cette profondeur de connaissance de Dieu, qu'il appelle "Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, non des philosophes et des savants" ? Qui est cet "effrayant génie" (Chateaubriand), un esprit scientifique absolument génial qui pourtant méprise la science, prétendant que la connaissance de Jésus-Christ vaut beaucoup mieux que tout le reste ? Car, demande-t-il, que signifie un savoir qui ne jette pas l'homme aux pieds de la Croix ? Je vous propose de découvrir cette semaine sa vie, son histoire, sa rencontre avec Jésus-Christ qui est devenu son Sauveur.

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Pascal est né le 19 juin 1623 à Clermont-Ferrand en Auvergne. Son père, Etienne Pascal, est un noble, juge, Président de la Cour de Clairmont et conseiller du Roi. Sa mère, Antoinette, meurt quand Blaise a 3 ans. Il a deux soeurs, Gilberte et Jacqueline. A partir du décès de son épouse, son père élève seul ses enfants. En 1631, entré en disgrâce auprès du Roi qui lui retire toute fonction politique, il déménage avec toute sa famille à Paris, pour se consacrer exclusivement à sa grande passion : les mathématiques et les sciences. Le jeune Blaise Pascal a donc dès son enfance l'occasion de fréquenter les plus grands savants de cette époque. Son père décide d'assurer lui-même l'éducation de ses enfants, et très tôt il se rend compte des capacités intellectuelles extraordinaires de son fils. A 11 ans, Blaise est surpris par son père en train de démontrer la 32° proposition euclidienne. Son père réagit en lui interdisant les mathématiques jusqu'à ses 15 ans, pour qu'il ait le temps d'apprendre le latin et le grec ! Malgré l'interdiction, Blaise continue de travailler seul sur la géométrie, et à 12 ans, il découvre que la somme des angles d'un triangle est égale à 180°. A 16 ans, il écrit un Essai sur les Coniques, dans lequel il énonce le théorème de Pascal, encore utilisé aujourd'hui en géométrie. (Je file le lien Wikipédia au cas où ça intéresse quelqu'un, moi je n'y comprends strictement rien ^^ !) A 18 ans, il invente la toute première calculatrice mécanique, appelée la Pascaline (cf photo), afin d'aider son père dans son travail.

Pourtant, tout ne va pas si bien que ça pour le jeune Blaise Pascal. Dès son enfance, il a une santé fragile, il est souvent malade, et il fait des crises d'épilepsie qui tiennent toute sa famille en alerte autour de lui. Le grand génie scientifique est d'un caractère susceptible et râleur, difficile à supporter pour ses proches. A partir de 18 ans, sa santé se détériore de plus en plus, il a fréquemment des migraines et des maux de ventre, il a des problèmes de circulation sanguine. C'est tout cela qui conduira Dieu à frapper la première fois à la porte de son coeur.

En 1646, son père, qui entretemps a retrouvé les faveurs du Roi et est devenu commissaire délégué aux impôts à Rouen, a un accident : il s'est démis la cuisse en glissant sur la glace. Il est soigné par deux médecins réputés, La Bouteillerie et Deslandes, qui sont jansénistes. Le jansénisme est un mouvement de réveil au sein de l'Eglise catholique né au XVII° Siècle, hostile à l'absolutisme royal et au catholicisme officiel. Ce serait trop long d'expliquer en détail ce qu'est le jansénisme, mais on peut résumer en disant qu'il s'agit d'un mouvement d'intellectuels, qui a redécouvert les mêmes vérités que le protestantisme, tout en restant résolument au sein de l'Eglise catholique et profondément fidèles au Pape. Son père découvre par ces deux médecins que, par Jésus, Dieu offre sa grâce gratuitement à tous les pécheurs qui se repentent, ce qui est un message totalement nouveau pour lui, et il se convertit. Blaise a 23 ans. Il lit les livres d'auteurs jansénistes que lui prêtent les nouveaux amis de son père, et ces ouvrages le touchent profondément, particulièrement le Discours de la réformation de l'homme intérieur, du fondateur du jansénisme, le Hollandais Cornelius Jansen. Il découvre que marcher sur les traces de Copernic et de Galilée pour libérer la physique du poids d’Aristote et de la Scolastique n’est que la démarche d’une vaine raison, impliquée dans la souillure de l’humanité tout entière, et que tout ce génie qui bouillonne en lui ne le conduit qu’à le divertir de la Révélation de Dieu. Il se met dès lors à écrire sur des sujets théologiques. Difficile de savoir s'il s'est déjà converti à ce moment-là, en tout cas c'est son premier contact avec l'Evangile. Ses deux soeurs en tout cas se convertissent.

En 1647, Blaise Pascal, toujours de santé fragile, est atteint d'une attaque de paralysie qui fait qu'il ne peut plus marcher sans béquille. Il se rend alors à Paris avec sa soeur Jacqueline. Sa santé s'améliore mais son système nerveux est définitivement perturbé. Mais il s'éloigne de Dieu et passe par ce qu'il appellera par la suite sa "période mondaine" (1647-1654). Il délaisse totalement tout ce qui a trait à la foi, et se consacre exclusivement à ses travaux scientifiques. C'est de cette période que datent ses travaux sur le vide, qui lui permettent d'établir la loi générale des équilibres des liquides. Son père meurt en 1651, et Blaise prend possession de sa part d'héritage et de celle de sa soeur Jacqueline, qui y renonce et décide d'entrer au couvent de Port-Royal, le siège des jansénistes en France. Pascal est donc immensément riche. C'est à cette époque qu'il fréquente les milieux libertins (cf article précédent), et qu'il se fait plusieurs amis dans ce milieu avec qui il restera en contact toute sa vie, parmi lesquels le Duc de Roannez, qui se convertira par Pascal, et le Chevalier de Meré. C'est pour ces amis qu'il écrira ses Pensées. Pour eux, il développe le calcul des probabilités, afin de les aider dans leurs jeux de hasard. Il s'inspirera de ses propres calculs de probabilités pour son fameux pari.
Pascal, tout en fréquentant les libertins, ne se joindra jamais à leur vie de débauche, mais il en oublie totalement les choses de Dieu. Sa soeur Jacqueline met en garde Pascal contre ce mode de vie, et le supplie de revenir à Dieu. Elle prie pour qu'il change de vie.

C'est plutôt Dieu qui est revenu à Pascal. Malgré sa sympathie pour les milieux libertins, Pascal n'a jamais oublié les écrits des jansénistes qui l'avaient tellement touché. Et Dieu va se servir d'un événement-clé pour ramener Pascal à lui : fin 1954, à 31 ans, Pascal a un accident sur le pont de Neuilly. Les chevaux de son magnifique carrosse plongent par-dessus de parapet du pont et tout le carrosse est sur le point de tomber dans le vide. Au dernier moment, l'attelage se rompt, et le carrosse reste en équilibre sur le bord du pont. Pascal s'en sort sain et sauf, mais il est hypersensible et, terrifié par la proximité de la mort, il s'évanouit et ne revient à lui que 15 jours plus tard, le 23 novembre. Ce jour sera pour Pascal un nouveau départ avec Dieu. Le 23 novembre 1654, entre 10h et demie et minuit et demie, Pascal a une vision intense, il ressent la présence de Dieu sur lui et lui remet toute sa vie. Peut-être s'est-il déjà converti avant lors de sa lecture des écrits jansénistes, mais cette nuit, qu'il appelle la "Nuit de feu", devient le véritable nouveau départ de sa vie chrétienne. Lors de cette nuit mémorable, il griffonne rapidement quelques mots sur un bout de papier. Ce bout de papier, appelé le Mémorial de Pascal, ne le quittera plus jamais.

Suite à cette "Nuit de feu", Pascal s'engage tout entier à faire connaître le message du salut en Jésus-Christ. Les jansénistes, persécutés par l'Eglise catholique officielle, notamment les Jésuites, cherchaient depuis longtemps un défenseur, capable de répondre aux attaques de leurs adversaires par une argumentation sans faille. Ils l'ont trouvé en Pascal, qui publie ses Provinciales, des lettres qui défendent le jansénisme et leur doctrine de la grâce face aux attaques du clergé, et s'attaquent à la morale laxiste "politiquement correct" de ses adversaires les Jésuites. En même temps, il ne délaisse pas ses travaux scientifiques, il désire se rendre utile à l'humanité en faisant progresser la science. Il est impossible de faire la liste de tout ce qu'il a apporté à la science. Mais maintenant, il sait que le plus important est ailleurs. Et enfin, après la parution de la dernière de ses Lettres Provinciales, il se lance dans le plus important projet de sa vie : une Apologie de la religion chrétienne, destinée à montrer aux Libertins qu'ils ne trouveront ce qu'ils cherchent nulle part d'autre qu'en Jésus. Cette oeuvre sera inachevée au moment de sa mort. Les notes qu'il avait écrites pour son Apologie, et laissées derrière lui sans ordre précis, seront publiées après sa mort, et on les connaît aujourd'hui sous le titre des Pensées.

En 1659, Pascal, dont la santé n'a jamais été bonne, tombe sérieusement malade. En 1661, Louis XIV interdit le jansénisme. La même année, sa sœur Jacqueline, de laquelle il a toujours été très proche, meurt. En 1662, sa maladie devient encore plus violente, mais il n'a pas peur de la mort, parce qu'il sait que c'est par elle qu'il rejoindra Dieu. Il meurt le 19 août 1662, à tout juste 39 ans. Ses derniers mots : "Puisse Dieu ne jamais m'abandonner." Après sa mort, l'autopsie révèlera des lésions cérébrales, ainsi que de graves problèmes à l'estomac et aux abdominaux. Sa mort est probablement due à une combinaison de la tuberculose et d'un cancer de l'estomac. De plus, des travaux récents ont démontré une insuffisance rénale. La maladie fut la compagne de toute sa vie, au point qu'il en vint a considérer la souffrance comme normale. Mais malgré tout cela, et peut-être même grâce à tout cela, sa vie est un témoignage de confiance en Dieu.

2 commentaires:

Joëlle a dit…

ceci montre que notre Dieu nous aime Malgré nos erreurs et nos fautes.
ça me rappelle un peu la parabole du fils prodigue dans le livre de luc 15.
Jésus nous aime et nous ne devrons jamais l'oublier!

Que Dieu te benisse.

Joëlle

Unknown a dit…
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