lundi 3 novembre 2008

Une réponse chrétienne au communisme 1 : L'Eglise primitive était-elle communiste ?

J'avais depuis longtemps prévu d'écrire un texte sur ce sujet, une réponse chrétienne à la pensée communiste, était donné que cette idéologie est très en vogue parmi les étudiants et que j'y ai déjà eu souvent affaire. Marx, le fondateur du communisme, a appelé la religion "l'opium du peuple", Jean-Paul Sartre, un autre éminent philosophe communiste, disait qu' "il n'y a au Ciel ni Dieu ni Diable ni personne pour me commander", et les héros révolutionnaires communistes comme Lénine ou Che Guevara (je ne parle pas de gens comme Staline, Castro, Pol Pot ou Mao Zedong qui n'avaient rien de réellement communiste et n'ont fait que de se servir de cette cause pour servir leurs intérêts personnels) ont férocement persécuté et assassiné les chrétiens dans leurs pays. De tous temps, les penseurs et militants d'extrême-gauche ont reproché aux chrétiens d'opprimer l'humanité en l'asservissant à une puissance supérieure qui maintient l'homme dans l'esclavage. Alors, j'avais envie de leur répondre sur divers points, et surtout d'expliquer quel type de Révolution, radicalement différente de la Révolution communiste, propose Jésus. Mais comme ce texte sera trop long, j'ai décidé de le poster sur trois semaines. Cette semaine, je veux commencer par répondre aux affirmations de Marx qui prétend avoir trouvé la première société communiste dans l'Eglise primitive.

Lire la suite


Lorsque le philosophe Karl Marx a exposé pour la première fois ce qu'il a appelé l'économie commu
niste, il s'est référé aux chrétiens du I° Siècle, tels qu'ils sont décrits dans la Bible. Il a expliqué que dans l'Eglise primitive, régnait déjà un système communiste. La référence est pour le moins surprenante, quand on sait que Marx est par ailleurs un philosophe radicalement athée, qui considérait la foi en Dieu comme une aliénation, "l'opium du peuple" comme il le dit lui-même. Mais qu'en est-il en réalité de cette affirmation ? L'Eglise des apôtres était-elle communiste ? Voyons donc ce que dit la Bible, Parole de Dieu, sur les premiers disciples de Jésus.

L'histoire des premiers chrétiens nous est connue par les Actes des Apôtres, un livre historique contenu dans la Bible. Et dans les Actes des Apôtres, effectivement, on peut lire, au sujet de la toute première Eglise, celle de Jérusalem, composée exclusivement de croyants d'origine Juive : "La multitude de ceux qui ava
ient cru n'était qu'un coeur et qu'une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais tout était en commun entre eux. [...] Il n'y avait parmi eux aucun indigent : tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu'ils avaient vendu, et le déposaient aux pieds des apôtres ; et l'on faisait des distributions à chacun selon qu'il en avait besoin." (Actes 4:32, 34-35.) Les premiers chrétiens mettaient tous leurs biens en commun... effectivement ça ressemble bien à du communisme ça. Et la Bible précise bien qu'il n'y avait personne parmi les chrétiens qui manquait du nécessaire pour vivre.
On a même un peu plus loin un exemple concret, celui d'un chrétien de Jérusalem, Joseph surnommé Barnabé. "Joseph, surnommé par les apôtres Barnabé, ce qui signifie fils d'encouragement, Lévite, originaire de Chypre, vendit un champ qu'il possédait, apporta l'argent, et le déposa aux pieds des apôtres." (Actes 4:36-37.) Barnabé n'est pas un inconnu dans la première Eglise : il a très certainement connu Jésus durant sa vie sur terre, on suppose qu'il faisait partie de la foule qui suivait Jésus partout où il allait sans faire partie des 12 apôtres, et en tout cas il était très proche des apôtres. On apprend ici que c'était un Juif de la diaspora, originaire de l'île de Chypre, mais qui vivait à Jérusalem. Le surnom que les apôtres lui ont donné, Barnabé, signifie "fils d'encouragement", "celui qui encourage", ce qui montre l'importance que les apôtres lui attachaient : Barnabé était manifestement réputé dans l'Eglise comme quelqu'un à qui on pouvait faire confiance, qui avait le don d'encourager les autres. Par ailleurs, on apprend qu'il était Lévite, c'est-à-dire qu'il faisait partie de la tribu Juive de Lévi : cette tribu n'est pas des moindres, puisqu'elle n'est autre que la tribu des prêtres ! Enfin, Barnabé était un homme assez riche, un propriétaire terrien, puisqu'il possédait un champ. Le statut social du propriétaire terrien dans la société de l'époque correspond à peu près à celui d'un médecin ou d'un avocat aujourd'hui. Mais même s'il était riche, il n'attachait apparemment pas une trop grande importance à l'argent, puisqu'il a été prêt à donner généreusement. Et qu'est-ce qu'il a donc fait, notre ami Barnabé ? Il a vendu un champ qui lui appartenait, et il a donné tout l'argent aux apôtres, pour qu'ils distribuent l'argent aux plus pauvres parmi les chrétiens. Et l'exemple de Barnabé n'était sûrement pas un cas isolé. Effectivement, à première vue, c'est du communisme tout craché. (L'image est une peinture de Barnabé tel qu'on le représente habituellement.)

Mais il y a un point que Marx a oublié de prendre en compte : c'est qu'absolument personne n'était obligé de donner quoi que ce soit, que tous ceux qui donnaient de l'argent le faisaient de leur plein gré. Barnabé a choisi volontairement de vendre son champ pour donner l'argent aux apôtres : il aurait très bien pu garder son champ, et une fois qu'il l'avait vendu il avait tout à fait le droit de garder l'argent pour lui. Si quelqu'un vendait de ses richesses et déposait l'argent aux pieds des apôtres, il le faisait de façon tout à fait volontaire, et si quelqu'un ne donnait rien, personne ne le lui reprochait. Et les riches parmi les chrétiens donnaient de leurs richesses, librement, avec pour seule motivation leur amour pour leurs frères. Donc, il y a là une différence radicale avec le Tout à l'Etat du communisme marxiste, basé sur la Révolution communiste qui confisque de force les moyens de production aux capitalistes pour répartir équitablement les richesses entre les prolétaires. Si on peut effectivement considérer qu'il s'agit là d'une forme de communisme, c'est un communisme très différent du communisme marxiste, un communisme basé entièrement sur le volontariat. Et ce système s'est préservé dans les Eglises jusqu'à l'Edit de tolérance de l'Empereur romain Constantin, moment auquel l'Eglise a perdu sa raison d'être originelle puisqu'elle n'était plus composée d'adhérents librement convaincus, étant donné qu'il y avait dorénavant des avantages à en faire partie...

La semaine prochaine, je répondrai plus exactement aux accusations que Marx adresse aux chrétiens...

Aucun commentaire: