Mardi il y a deux semaines, une collecte de sang a eu lieu à l'Université de Dijon, à la Maison de l'Etudiant. Et comme j'y ai participé, et que c'est quelque chose qui me tient à coeur, j'avais envie de vous donner un petit aperçu de cette journée ici.
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Alors, mardi midi, je sors de cours. Je me dirige à toute vitesse vers la Maison de l'Etudiant qui, heureusement, ne se situe pas très loin de la fac de Lettres. J'entre, et je remarque rapidement la queue d'étudiants qui attendent, leur carte de donneur à la main. Je me joins à eux, et d'autres jeunes s'ajoutent rapidement derrière moi. Comme la queue n'avance pas très rapidement, on a l'occasion de discuter, d'échanger sur nos expériences passées au don de sang. Moi c'est la deuxième fois que je donne, la première c'était l'année dernière, lors d'une collecte dans mon ancien lycée.
Enfin j'arrive jusqu'à l'accueil, où on me demande si j'ai déjà donné, quand, où... On recherche mon nom dans leurs dossiers, et on me demande une pièce d'identité pour vérifier que c'est bien moi. Ouf ! Enfin passé la première étape. Mais ce n'est que le début...
Comme on me l'a indiqué, je monte les escaliers, pour me diriger vers la salle indiquée par des panneaux. Arrivé là, on me donne un questionnaire médical que je dois remplir, qui pose des questions sur ma santé, sur mes voyages en-dehors de l'Europe, sur les maladies que j'ai eues dans le passé... Une fois que je l'ai rempli, je me réengage dans la queue, pour un entretien obligatoire avec un médecin. Durant cet entretien, deux points principaux sont évoqués : l'usage de drogues et la vie sexuelle. Pour moi c'est rapide : je n'ai jamais pris de drogue, et je suis vierge. Ça de réglé ! Vite, passons à l'étape suivante.
Je redescends les escaliers, et un infirmier me tend un sachet avec une seringue jointe à tout un appareil d'apparence hyper-compliquée, qui va servir à pomper mon sang, et deux serviettes, "pour stériliser le matelas" m'explique l'infirmier. Enfin arrivée en vue ! Mais je dois encore patienter dans une queue juste devant la salle des dons. A ce moment-là je constate que ça fait déjà deux heures que je suis dans la queue, et qu'à 14h je suis sensé retourner en cours ! Mais tant pis, j'arriverai en retard, je n'ai pas fait tout ça pour rien. Mais étant donné que mon prof était absent la semaine dernière et que du coup c'est le premier TP de l'année avec lui, c'est plutôt embêtant. Mais bon, ce sera un retard justifié, je lui montrerai mon pansement au bras comme preuve. Parce que bon, au bout de trois retards/absences injustifiés j'ai quand même un 0 aux partielles, alors...
Au bout d'une courte éternité, on me fait enfin entrer dans la salle... pour me dire que je dois patienter encore qu'un matelas se libère. Quand enfin une personne se lève, je me précipite sur son matelas... et je dois encore attendre qu'une infirmière trouve le temps de venir me piquer. Mais bon, au moins maintenant c'est mon tour. La piqûre fait un peu mal sur le coup, mais pas longtemps, exactement comme une prise de sang. L'infirmière me donne une petite éponge, qu'elle me demande de serrer-déserrer très fort dans mon poing pendant toute la durée du don. Une fois que le pompage est terminé, l'infirmière vient retirer l'aiguille, me colle un pansement, me dit de les prévenir si je tombe malade dans les prochains jours, et me demande de me lever très lentement. Je m'assieds d'abord sur le matelas, j'attends 5 minutes avant de poser mes pieds par terre, je reste encore assis un petit moment en enfin je me lève. Pour finir, je me dirige vers la collation, obligatoire pour reprendre des forces. On me tend un sandwich et on me demande ce que je veux boire. Je vais m'assoir quelques minutes et je bois mon verre tranquillement, en grignotant quelques biscuits très sucrés (très important pour redonner du sucre au sang). Enfin, j'ai fini, et je sors.
Une fois dehors, je ressens une grosse sensation de soulagement : plus besoin d'attendre. Mais aussi je me sens satisfait, heureux d'avoir pu aider un malade par un geste tellement simple. Ce n'est presque pas douloureux, et ça peut réellement aider quelqu'un qui en a besoin. Et en plus, on te donne à manger gratuitement ! J'ai l'intention de continuer à donner régulièrement.
Déjà 14h40. Je me dirige rapidement vers la salle de cours... et je constate que mon cours a été annulé parce que mon prof est de nouveau absent.
Les collectes sont organisées par l'Etablissement Français du Sang, qui, d'ailleurs, organise actuellement une campagne de sensibilisation au don de sang destinée aux jeunes. Les dons sont utilisés principalement sur des personnes ayant des maladies du sang héréditaires (leucémie notamment), des drépanocytoses, certains types de cancer, ou ayant subi une opération ou un accouchement avec des complications nécessitant une transfusion sanguine. Pour pouvoir donner, trois conditions principales : être majeur, peser plus de 50 kilos, et ne pas avoir le sida, l'hépatite ou la syphilis. Une femme ne peut pas donner non plus si elle est enceinte ou si elle a accouché depuis moins de 6 mois. Évidemment, un alcoolique ou un toxicomane n'a pas le droit de donner non plus. Pour ce qui est des drogues, la prise de drogue par intraveineuse entraîne une suspension à vie, les drogues dures, ecstasy, LSD, cocaïne, héroïne, etc., prises autrement que par piqûre, empêchent de donner pendant 4 mois, le cannabis pendant 3 jours.
Le seul truc soulant avec le don de sang c'est les courriers qu'ils t'envoient toute l'année pour te prévenir qu'il y a à nouveau une collecte à tel et tel endroit, ou pour te causer de complètement autre chose, par exemple un de mes potes qui a donné pour la première fois avec moi au lycée à qui ils ont envoyé un courrier officiel pour lui confirmer qu'il n'avait pas le sida (là tu penses : "Ben c'est cool mais je le savais déjà bande de gnouff à pougnaid").
Malgré ça, le don de sang est une expérience enrichissante, et qui peut sauver des vies. C'est pourquoi j'encourage tout le monde à faire ce geste très simple, de donner un peu de soi-même pour quelqu'un qui en a réellement besoin. Tous, donneur et malade, en seront profondément satisfaits.
Et je vous donne rendez-vous lundi prochain pour un nouvel article, une comparaison entre ma foi et la pensée communiste...
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