Amour, sentiments, sexualité... Et Dieu dans tout ça ?

Salut à tous mes visiteurs réguliers... ça fait pas beaucoup de monde ;-).

Cette semaine, j'ai eu à coeur de parler d'un sujet hyper important, duquel on parle énormément, à tort et à travers... mais qui est-ce qui sait réellement ce que c'est ? Ce sujet c'est, vous l'avez deviné ? L'amour, les sentiments et la sexualité. Ben, il a cracké le Phiphou ? Mon blog c'est bien sur ma foi, sur ce que je crois, sur le but pour lequel je vis ? Le but de ce blog, c'est bien d'expliquer et de défendre ma foi dans le milieu étudiant ? Pourquoi je me mets à parler de sexe et de sentiments tout à coup ? Parce que justement ce thème occupe une place très importante dans le plan de Dieu pour les hommes. HEIN !!! Ben, tout le monde sait que dans la Bible le sexe c'est mal vu, c'est sale, c'est péché. De toute façon pour ces croyants et leurs valeurs ennuyeuses et dépassées, tout ce qui est associé au plaisir est considéré comme mauvais... au point que des psychologues prestigieux ont formulé la théorie que la religion serait l'apanage d'une bande de frustrés sexuels qui se vengent en exigeant de la société entière de refouler ses désirs sexuels pour les empêcher de parvenir à un épanouissement qu'eux n'ont jamais connus (véridique, cette théorie a été réellement énoncée !) Ben, désolé les gens, mais ça ce n'est pas le Dieu dans lequel moi je crois ! Je crois que Dieu est le Créateur de l'homme et de la femme (l'homme d'abord et la femme avec ce qui restait, ou bien l'homme comme brouillon avant la femme chef-d'oeuvre, selon votre préférence personnelle ^^), et qu'il nous a créés tels que nous sommes, avec un corps et une sexualité. Dieu a créé la sexualité, et par conséquent elle ne peut que être bonne. Si Dieu n'avait pas voulu qu'on ait du plaisir sexuel, il nous aurait faits comme les plantes, avec des étamines et des pistils (j'imagine vraiment mal) ! Mais s'il nous a créés capables d'avoir des sentiments, d'aimer une autre personne, de souhaiter lui plaire nous aussi et de vouloir le meilleur pour elle, et aussi s'il a créé notre corps avec des pulsions physiques, et capables d'avoir du plaisir à la proximité physique avec la personne qu'on aime, c'est qu'il veut que noius y éprouvions du plaisir. Oui, l'amour, les sentiments et la sexualité font partie du plan de Dieu, Dieu a voulu ces choses, et ce sont des choses merveilleuses. Seulement, Dieu veut que nous nous en réjouissions dans le cadre pour lequel il a prévu ces choses.

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Dans le monde antique, le système de pensée dominant était la philosophie Grecque. Ou plutôt les philosophies, parce qu'en fait il y en a de toutes sortes, nombreuses et très diverses. Mais elles partagent toutefois un trait important : elles déprécient le corps par rapport à l'esprit. Selon le schéma de Socrate, il y a trois choses qui peuvent guider les actions de l'homme, qui sont les sièges respectivement du corps, de l'âme et de l'esprit : le ventre, c'est-à-dire tout ce qui est physique, les besoins du corps ; le coeur, siège de l'âme, du courage (le coeur ne symbolisant jamais les sentiments dans la pensée Grecque, c'est une idée qui nous vient des Hébreux) ; et la tête, c'est-à-dire l'esprit, la raison. (On retrouve ce schéma en d'autres mots dans une chanson du rappeur-slammeur Grand Corps Malade que j'apprécie assez, Ma tête, mon coeur et mes couilles). Pour Socrate, l'homme doit évidemment rechercher à ce que ces actions soient dirigées par la partie la plus haute possible : s'il en a les moyens par l'esprit en pratiquant la philosophie, sinon par le coeur, le courage et la noblesse. En tout cas le ventre se trouve tout en bas, et l'homme doit éviter le plus possible d'être dirigé par lui, parce que tout ce qui est physique empêche l'Esprit de se développer pleinement. (Ca m'aura servi à quelque chose d'écouter en cours de philo l'année dernière... n'est-ce pas Guidou mon ex-voisin de table !) Socrate étant LE penseur de référence de la Grèce, ce schéma de pensée est omniprésent dans toutes les écoles philosophiques Grecques, dans toute leur diversité. Par conséquent, la fin de toutes ces philosophies est l'épanouissement de l'esprit, est le corps est dévalorisé, le but étant de faire taire les passions du corps par divers moyens (la soumission absolue au destin pour les stoïciens, l'isolement de la société pour les ascètes, etc) pour permettre à l'esprit de s'épanouir pleinement. Pour certaines écoles philosophiques, l'esprit est même esclave du corps, et le but de la recherche philosophique devient de se libérer de la "prison" du monde matériel pour atteindre le monde spirituel, supérieur (cette idée était déjà présente sous une forme très élémentaire chez Platon).

Dans cette mentalité de recherche des plaisirs de l'esprit, où le corps apparaît comme de moindre valeur que l'esprit, la sexualité pratiquée pour le plaisir est évidemment mal vue aussi, et elle est vue généralement comme tout simplement une pratique nécessaire à la survie de l'espèce (sauf dans certains groupes philosophico-religieux, les "Mystères", qui enseignaient que justement puisque le corps n'avait pas de valeur et que ses excès ne salissaient pas l'esprit, on pouvait le livrer à toutes les débauches imaginables). De plus, les Grecs considéraient leur pratique courante de l'homosexualité comme ce qui faisait leur supériorité par rapport aux peuples barbares qui les entouraient : l'union homosexuelle entre le maître et son disciple étaient vus non pas comme une union des corps, mais une union des esprits. Les mariages étaient seulement des contrats de société entre les familles, et les rapports sexuels maritaux un simple devoir de citoyen, sans aucune valeur en eux-mêmes, et ils étaient plus ou moins mal considérés selon l'école philosophique. Dans le même temps, les activités sexuelles débridées restaient extrêmement répandues, bien que condamnées, parce que justement les individus étaient forcés de se rendre compte qu'il était impossible de faire taire les désirs du corps. Tout ce contexte est à garder à l'esprit quand on lit ce que Paul écrit sur l'amour dans ses Epîtres (et David, suite à notre discussion récente sur ce sujet au GBU, je pense que c'est pour cette raison-là que les rédacteurs du Nouveau Testament n'ont pas utilisé le mot êros pour l'amour romantique).

Lorsque donc le christianisme s'est répandu dans l'Empire romain hellénisé, et surtout lorsque le christianisme a été imposé comme religion d'Etat de l'Empire romain, cette mentalité dominante qui dévalorisait la sexualité (et tous les autres plaisirs du corps aussi d'ailleurs, par exemple la richesse ou les plaisirs de l'appétit) est entrée dans l'Eglise. Sous l'influence de ces idées, les chrétiens de l'époque ont mal compris le terme de "chair" dans la Bible, et l'ont assimilé à tous les plaisirs physiques en eux-mêmes. Par l'influence héllénistique, le christianisme de cette époque, y compris les chrétiens tout à fait authentiques et sincères, pensait et enseignait que le corps était mauvais en lui-même, puisque c'est par le corps que surviennent les tentations. Cette idée n'est pas difficile à détecter comme fausse : c'est Dieu qui est le Créateur du corps, et puisque Dieu l'a fait le corps de peut pas être mauvais, et ses besoins ont été voulus par Dieu pour être satisfaits, et les plaisirs qu'il procure ont eux aussi été voulus par Dieu. Mais cette fausse idée a considérablement influencé l'Eglise de cette époque sur de nombreux points, notamment en ce qui concerne la sexualité. Par exemple Origène, sans aucun doute LE grand intellectuel chrétien de ces siècles, s'est auto-castré pour échapper aux désirs de son corps. Dans le même temps, est né le mouvement monacal dans le même état d'esprit : les moines désiraient, sur le modèle de certains philosophes Grecs, s'isoler de la société afin d'éviter les tentations du monde matériel, principalement les richesses.

Et c'est ainsi que la sexualité est devenue dans l'Eglise synonyme d'une tare tout juste nécessaire à la reproduction, voire de péché en elle-même. En même temps le célibat a commencé à être vu comme supérieur au mariage (encore une idée totalement anti-biblique), et on a fini par l'exiger des responsables religieux.

C'est comme ça qu'est née la caricature du Dieu coincé, hostile à toute forme de plaisir, sexuel ou autre. Mais si j'ai voulu écrire cet article aujourd'hui, c'est avant tout pour dire : ce Dieu-là n'est pas le Dieu dans lequel moi je crois !!!!! Le Dieu qui agit dans ma vie, le Dieu de la Bible, en qui j'ai confiance pour qu'il dirige tous mes pas, ce Dieu-là n'est pas un vieux radin qui ne vit que pour le plaisir sadique de m'empêcher de m'amuser. Si Dieu t'a créé capable de ressentir du plaisir, c'est parce qu'il t'aime, et qu'il veut que tu aies plein de bonheur pendant ta vie. Et s'il t'a créé avec une sexualité, c'est parce que c'est quelque chose de merveilleux, et qu'il veut que tu la vives pleinement. Il l'a créée pour ton bonheur, et pour que tu puisses faire le bonheur de quelqu'un d'autre.

Oui, l'amour fait partie du plan de Dieu, c'est Dieu qui nous a créés capables d'aimer et de vouloir pour une autre personne tout ce qu'il y a de plus beau. C'est quelque chose de magnifique, et non ce n'est pas juste une tare, c'est quelque chose que Dieu a voulu ! D'ailleurs, tu savais qu'il y a tout un livre de la Bible qui parle de l'amour ?? Le Cantique des Cantiques (à découvrir en ligne ici sous forme poétique) est un très beau poème, dans lequel un homme et une femme expriment leurs sentiments se chantent leur amour, avec passion, et sans fausse pudeur (pourquoi faire ? tout ça c'est des choses que Dieu a créées alors pourquoi avoir honte de l'exprimer ?) Le titre "Cantique des Cantiques" est une figure de style hébraïque qui a le sens d'un superlatif, ça signifie dont "le plus beau des Cantiques" : bijou poétique, c'est un hymne de joie à l'amour, chef-d'oeuvre de la création de Dieu. (Enfin, pour les théologiens du christianisme hellénisé dont le parle plus haut, le Cantique des Cantiques est une métaphore de l'amour de l'homme pour Dieu, "le Bien-Aimé de l'âme". Mais quand on lit juste une petite phrase, on est obligé de se rendre compte que ça ne colle pas du tout :p ).

Seulement, dans le Cantique des Cantiques, il y a un refrain qui revient tout le temps : "Ne réveillez pas, non ne réveillez pas l'amour, avant qu'elle ne le veuille." C'est ce que je disais au début de mon article : Dieu est à l'origine de l'amour, il nous fait ce merveilleux cadeau, et l'amour fait tout à fait partie de son plan. Mais il l'a créé pour être exprimé dans un cadre très particulier : dans le cadre d'une promesse faite par deux personnes de s'aimer, se rester fidèles et se soutenir toute leur vie durant. Oui, la sexualité est une chose merveilleuse, source de plaisir, d'intimité, de confiance réciproque, de guérison... tout ça, dans le cadre du mariage ! Ceux qui choisissent de le faire avant, passent à côté du bonheur que le Créateur de l'amour et de la sexualité a voulu pour eux.

J'expliquerai mieux pourquoi je crois cela la semaine prochaine. En attendant, encore une petite pub : pour un blog que je fais depuis plusieurs années déjà sur ce thème, quand je l'ai commencé j'avais 17 ans. Passez le voir ici. Une précision toutefois : ce blog n'est PAS à proprement parler un blog chrétien, c'est un blog qui parle d'une certaine vision de l'amour et de la sexualité, et des choix qui en découlent... vision qui est évidemment tirée de la Parole de Dieu, mais le but du blog est tout simplement d'expliquer les choix que j'ai faits dans ce domaine-là, et par conséquent, merci d'éviter les commentaires faisant référence à Dieu.